Accusations croisées entre la Chine et les États-Unis : la trêve commerciale de Genève menacée

La trêve commerciale de Genève : un espoir fragile

En mai 2025, après des mois d'escalade tarifaire entre la Chine et les États-Unis, un accord a été conclu à Genève pour suspendre temporairement les droits de douane les plus élevés. Les États-Unis ont accepté de réduire leurs tarifs à 30 %, tandis que la Chine les abaissait à 10 %. Cet accord, d'une durée de 90 jours, visait à créer un climat propice à des négociations plus larges. Cependant, dès le début juin, cet espoir semble s'effriter sous le poids des accusations mutuelles.
Les marchés avaient accueilli favorablement cette trêve, espérant une désescalade durable. Pourtant, les tensions sous-jacentes liées à la protection des technologies et aux barrières non tarifaires restaient présentes, fragilisant l'entente.

Les accusations américaines : la Chine viole l'accord

Le 2 juin 2025, le président Donald Trump a publiquement accusé la Chine de ne pas respecter les termes de l'accord de Genève, affirmant que Pékin retardait la mise en œuvre des engagements, notamment concernant l'exportation des terres rares, essentielles aux industries technologiques et militaires américaines. Il a dénoncé un non-respect des engagements sur la suppression des barrières non tarifaires.
En réaction, les États-Unis ont annoncé une hausse des droits de douane sur l'acier et l'aluminium chinois, passant à 50 %, à compter du 4 juin. Ces mesures illustrent la montée des tensions et la volonté de Washington de faire pression sur Pékin.

La réponse ferme de la Chine : Washington, le véritable fauteur de troubles

Le ministère chinois du Commerce a rejeté avec force les accusations américaines, qualifiant ces allégations de "fallacieuses" et affirmant que la Chine respectait scrupuleusement le consensus de Genève. Pékin a dénoncé les mesures américaines restrictives, notamment les contrôles à l'exportation de puces pour l'intelligence artificielle et la révocation des visas pour les étudiants chinois.
La Chine a averti qu'elle prendrait des "mesures résolues" pour défendre ses intérêts légitimes si les États-Unis persistaient dans ces actions qu'elle juge discriminatoires.

Les enjeux technologiques et humains au cœur du conflit

Les terres rares, indispensables à la fabrication de technologies avancées, sont un point clé du différend. La Chine détient la majorité de leur production mondiale, ce qui lui confère un levier stratégique.
Par ailleurs, les restrictions américaines sur les exportations de puces électroniques et de logiciels de conception visent à freiner le développement technologique chinois, notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle.
Enfin, la question des visas étudiants chinois, limités par les États-Unis, ajoute une dimension humaine et diplomatique à ce conflit économique, affectant les échanges culturels et scientifiques.

Réactions des marchés et perspectives économiques

Suite aux accusations et contre-accusations, les marchés financiers ont montré une volatilité accrue. Les actions des secteurs de l'acier et de l'aluminium ont bondi aux États-Unis en anticipation des hausses tarifaires, tandis que les valeurs technologiques ont souffert des incertitudes liées aux restrictions sur les semi-conducteurs.
Le yuan a légèrement fléchi face au dollar, reflétant les inquiétudes quant à la stabilité des relations commerciales entre les deux géants.

Contexte politique et culturel : un affrontement au-delà du commerce

Ce différend commercial s'inscrit dans un contexte plus large de rivalité politique et culturelle. La position ferme de Donald Trump répond à une demande intérieure de protectionnisme et de défense des intérêts américains face à la mondialisation.
De son côté, la Chine perçoit ces tensions comme une attaque contre sa souveraineté et son ambition de devenir une puissance technologique majeure.
Cette dynamique rend les compromis difficiles, chaque camp jouant aussi sur sa scène intérieure.

Vers un dialogue entre Trump et Xi ?

Malgré la montée des tensions, des responsables américains ont évoqué la possibilité d'un appel téléphonique imminent entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping, susceptible de désamorcer la crise.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a exprimé l'espoir que cet échange permette de résoudre les différends, notamment sur les terres rares.
Cependant, le climat reste tendu, et la trêve de 90 jours pourrait bien être compromise si les deux parties ne parviennent pas à un compromis rapidement.

Conclusion : une trêve fragile dans un contexte incertain

Au 2 juin 2025, la trêve commerciale entre la Chine et les États-Unis est mise à rude épreuve. Les accusations mutuelles de violation de l'accord de Genève soulignent la fragilité de cette paix apparente.
Les enjeux technologiques, économiques et humains sont au cœur de ce conflit, qui dépasse le simple cadre commercial pour toucher des questions de souveraineté et d'influence mondiale.
Les prochains jours seront décisifs pour l'avenir des relations sino-américaines et pour la stabilité économique mondiale. Les investisseurs et observateurs restent attentifs à l'évolution de cette situation complexe.