Trêve américaine de 60 jours à Gaza : Accord historique ou simple pause dans la guerre ?

Une proposition américaine au cœur de la tempête
Le 29 mai 2025, les États-Unis ont présenté une nouvelle proposition de trêve de 60 jours à Gaza, dans l’espoir de mettre fin à près de deux ans de guerre entre Israël et le Hamas. Cette initiative, portée par l’émissaire américain Steve Witkoff et soutenue par l’administration Trump, prévoit un arrêt temporaire des combats, la libération d’otages israéliens et un échange de prisonniers palestiniens. Israël a accepté le plan, mais le Hamas réclame des modifications majeures, notamment un cessez-le-feu permanent et le retrait total d’Israël de Gaza. Dès la signature, une aide humanitaire massive, coordonnée par l’ONU et le Croissant-Rouge, serait acheminée vers la population civile épuisée.
Les détails du plan : échanges, phases et garanties

Selon le texte de la proposition américaine, la trêve durerait 60 jours, avec une possible extension jusqu’à 70 jours. Dès le premier jour, le Hamas libérerait 5 otages vivants et restituerait les corps de 9 otages décédés. Le septième jour, le même échange aurait lieu, portant le total à 10 otages vivants et 18 corps. En contrepartie, Israël libérerait plus de 1 200 prisonniers palestiniens et restituerait les corps de 180 Palestiniens. Si un cessez-le-feu permanent est trouvé pendant cette période, le Hamas remettrait les 30 otages israéliens restants. Donald Trump s’est engagé à garantir le respect de l’accord par Israël pendant toute la durée de la trêve.
La réponse du Hamas : ouverture mais exigences fermes
Le Hamas a officiellement répondu à la proposition américaine le 31 mai, après consultation avec d’autres factions palestiniennes. S’il accepte le principe d’un échange d’otages contre des prisonniers, il insiste sur trois points : un cessez-le-feu définitif, le retrait complet d’Israël de la bande de Gaza et un accès sans entrave à l’aide humanitaire. Pour le Hamas, la trêve ne doit pas servir de simple pause permettant à Israël de se réorganiser militairement. Washington a jugé la réponse du Hamas 'inacceptable', estimant qu’elle complique inutilement les négociations.
La position d’Israël : priorité à la sécurité et libération totale des otages
Israël a accepté la proposition américaine, mais pose des conditions strictes. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu exige la libération de tous les otages et le démantèlement du Hamas en tant que force militaire et politique avant d’envisager un cessez-le-feu permanent. Israël refuse tout retrait total de Gaza et souhaite garder le contrôle sécuritaire de la région. Cette position s’explique par le traumatisme de l’attaque du 7 octobre 2023, qui a coûté la vie à plus de 1 200 Israéliens et conduit à l’enlèvement de 251 personnes.
Une crise humanitaire sans précédent à Gaza
La proposition de trêve intervient dans un contexte humanitaire dramatique. Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 54 000 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023, et la majorité des deux millions d’habitants souffre de famine, de déplacements forcés et d’un accès quasi nul aux soins. Les distributions d’aide humanitaire sont souvent entravées par les combats et la méfiance : Israël accuse le Hamas de détourner l’aide à des fins militaires, tandis que les Palestiniens dénoncent l’utilisation de l’aide comme levier politique par Israël. La communauté internationale, elle, réclame un accès sans restriction à la population civile.
Le rôle des médiateurs internationaux : entre espoir et blocages
Les États-Unis, l’Égypte et le Qatar jouent un rôle central dans la médiation. Steve Witkoff, l’envoyé spécial américain, tente de concilier les exigences sécuritaires d’Israël et les revendications humanitaires du Hamas. Malgré plusieurs cycles de négociations, la méfiance reste profonde. Emmanuel Macron a récemment rappelé que la reconnaissance d’un État palestinien reste une 'exigence politique', à condition que le Hamas soit démilitarisé et que l’Autorité palestinienne soit réformée. Mais sur le terrain, chaque avancée est fragile, et les tensions persistent.
Les enjeux humains : otages, prisonniers et familles brisées
Derrière les chiffres, des vies sont suspendues à la réussite ou l’échec de la trêve. Les familles israéliennes des otages vivent dans l’angoisse, exigeant des autorités des résultats concrets. Côté palestinien, des milliers de familles attendent la libération de proches détenus en Israël, souvent sans jugement. Les réseaux sociaux et les médias sont inondés de témoignages de douleur, d’espoir et de colère, illustrant la profonde fracture entre les deux sociétés.
Entre scepticisme et espoir : vers une paix durable ?
La communauté internationale observe avec prudence la nouvelle initiative américaine. Les précédentes trêves ont souvent échoué, brisées par les violations, la méfiance et l’absence de solution politique globale. Beaucoup craignent que la trêve de 60 jours ne soit qu’un répit temporaire avant une nouvelle vague de violence. Pourtant, certains y voient une occasion unique de rouvrir le dialogue et de poser les bases d’un règlement durable. Tout dépendra de la volonté des dirigeants à faire des compromis et de la capacité des médiateurs à imposer le respect des engagements.
Et après ? Un avenir toujours incertain
Au 2 juin 2025, l’avenir de la trêve américaine à Gaza reste en suspens. Si elle est acceptée, elle pourrait offrir un répit vital à la population et ouvrir la voie à des négociations de paix. Mais le risque d’un nouvel échec est réel, tant les positions restent éloignées. Le monde entier retient son souffle, espérant que cette fois, la promesse d’une paix durable ne sera pas une nouvelle fois trahie.
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