Accord commercial États-Unis–Vietnam : 20 % de droits de douane, zéro pour les Américains, quelles conséquences pour l’Asie ?

Un accord historique à l’heure des tensions commerciales

Saviez-vous que le Vietnam est devenu le troisième pays à signer un accord commercial bilatéral avec les États-Unis en 2025 ? Après des mois de négociations et la menace d’une surtaxe de 46 %, Hanoï et Washington ont finalement trouvé un compromis le 6 juillet. Résultat : les exportations vietnamiennes vers les États-Unis seront taxées à 20 %, tandis que les produits américains entreront au Vietnam sans aucun droit de douane. Ce geste est perçu comme une tentative de Washington de rééquilibrer la balance commerciale, alors que le déficit américain avec le Vietnam dépasse déjà 50 milliards de dollars cette année.

Que contient vraiment l’accord ?

L’accord ne se limite pas à une simple réduction de droits de douane. Il prévoit également une surtaxe de 40 % pour les produits dits de transbordement, c’est-à-dire fabriqués ailleurs (notamment en Chine) puis expédiés via le Vietnam. Cette disposition cible clairement les stratégies de contournement des sanctions américaines par Pékin. En contrepartie, le Vietnam s’engage à ouvrir son marché aux produits américains, notamment les voitures à gros moteurs, la volaille, le porc et les biens industriels. Les deux parties travaillent aussi à harmoniser les règles d’origine, un point crucial pour les secteurs du textile, de l’électronique et du bois, qui dépendent encore largement de composants chinois.

Réactions des marchés et volatilité immédiate

Les marchés financiers n’ont pas tardé à réagir. À la Bourse de Hô Chi Minh-Ville, la liquidité a dépassé les 4 000 milliards de dôngs dès l’ouverture après l’annonce, signe d’un regain de confiance. Les actions des groupes américains du textile et du sport, comme Nike, Under Armour ou VF Corp, ont terminé en hausse à Wall Street. Mais la volatilité reste de mise : certains analystes craignent que la surtaxe de 20 % ne freine à moyen terme les exportations vietnamiennes, avec une perte potentielle de 25 % vers les États-Unis et un impact de 2 % sur le PIB national.

Qui sont les gagnants et les perdants ?

Pour le Vietnam, éviter la surtaxe de 46 % est un soulagement, mais le taux de 20 % reste un défi pour les exportateurs, surtout dans le textile, la chaussure et l’électronique. Les entreprises américaines, elles, profitent d’un accès privilégié au marché vietnamien, sans droits de douane. Cependant, la question du transbordement inquiète : si les États-Unis appliquent strictement la surtaxe de 40 % aux produits intégrant des composants étrangers, de nombreuses entreprises risquent d’être pénalisées. Pour les consommateurs américains, attendez-vous à une hausse des prix sur certains vêtements et chaussures fabriqués au Vietnam.

Contexte politique et enjeux stratégiques

Pourquoi un tel accord maintenant ? La date du 9 juillet était cruciale : Trump avait fixé cette échéance pour conclure des accords bilatéraux, sous peine de rétablir des droits de douane punitifs. Cette stratégie vise à forcer les partenaires à ouvrir leur marché aux produits américains, tout en limitant l’influence de la Chine sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Pour Hanoï, il s’agit de limiter les dégâts sur son économie exportatrice et de renforcer sa position comme hub industriel asiatique, tout en évitant une confrontation directe avec Pékin.

Conséquences pour l’économie vietnamienne et la région

Le Vietnam, qui a affiché une croissance de 7,5 % au premier semestre 2025, mise sur la diversification de ses exportations et la montée en gamme de son industrie. L’accord avec Washington pourrait accélérer la transition vers des produits à plus forte valeur ajoutée, comme les semi-conducteurs et les équipements technologiques. Mais la dépendance aux matières premières et composants chinois reste un talon d’Achille. Pour l’Asie, ce deal envoie un signal fort : la régionalisation des échanges s’accélère, et chaque pays doit s’adapter à un environnement commercial plus complexe et concurrentiel.

Et pour la vie quotidienne et les jeunes investisseurs ?

Vous vous demandez si ce deal va changer votre quotidien ? Pour les consommateurs vietnamiens, on peut s’attendre à une plus grande présence de marques américaines et à une offre technologique élargie. Pour les jeunes actifs, de nouvelles opportunités s’ouvrent dans la logistique, l’export et le numérique. Côté investisseurs, le Vietnam reste attractif, mais il faudra surveiller l’évolution des règles d’origine et la capacité des entreprises à s’adapter aux nouvelles contraintes tarifaires. Les ETF et fonds exposés à l’Asie du Sud-Est pourraient connaître des mouvements de volatilité à court terme.

Un modèle pour l’avenir du commerce mondial ?

Cet accord illustre la nouvelle donne du commerce international : moins de multilatéralisme, plus de bilatéralisme et une pression accrue sur les chaînes de valeur. Pour les marchés émergents, la clé sera d’innover, de négocier et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs. Vous aviez déjà imaginé qu’un accord signé à des milliers de kilomètres pouvait influencer le prix de vos baskets ou de votre smartphone ? L’histoire s’écrit sous nos yeux, et le Vietnam, une fois de plus, se retrouve au cœur du jeu.